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PORTRAITS DES CINEMAS ART ET ESSAI BRUXELLOIS

 

LES SALLES DE CINEMA BRUXELLOISES DANS L'HISTOIRE

LA NAISSANCE DU CINEMA

 

En 1905, le premier cinéma ouvre ses portes au 110 boulevard du Nord (actuel boulevard A. Max) sous le nom de Théâtre du Cinématographe. La même année, deux autres salles voient le jour : le Théâtre du Cinéma (chaussée d’Ixelles 110) et le Victoria (rue Marché aux Poulets 50). La demande est tellement grande que l’année suivante ce sont six nouvelles salles qui ouvrent, puis trente-trois dès 1910, année de l’exposition universelle, et septante-neuf en 1914. 

Comme l’avenir du cinéma pouvait encore paraître incertain, les premières salles sont aménagées de manière hybride. Il était donc fréquent de trouver des salles de concerts-cinéma, des bistrots-cinéma, etc.

 

La Première Guerre Mondiale met un terme à l’incroyable foisonnement des salles. Dès le mois d’août 1914, les théâtres et les cinémas ferment leurs portes pour les rouvrir quelques mois plus tard étant donné la longue durée de l’occupation. Cependant, en raison de la pénurie de nouveaux films, plusieurs cinémas se métamorphosent en théâtres.

 

Après la guerre, on assiste à un phénomène de décentralisation des salles. Un grand nombre des salles du centre-ville ferment leurs portes ou déménagent dans les communes limitrophes. A quelques exceptions près, aucun cinéma n’est construie dans le centre pendant vingt ans, de 1905 à 1925. Cependant, de nombreuses salles préexistentes, notamment des théâtres et des music-halls, sont aménagées en cinéma. C’était plus économique de bénéficier d’un lieu déjà existant pour le transformer en cinéma, puisqu’il suffisait de faire une entrée, aménager une salle avec des sièges, une toile et une cabine de projection. Les premiers cinémas sont donc essentiellement nés d'initiatives privées. 

 

LE TEMPS DES PALACES

 

L’entre-deux guerres voit naître les premières réalisations architecturales entièrement dévolues au 7e art. L’embellissement des salles est le souci majeur des exploitants.

Les petites salles modestes côtoient les grands complexes à double balcon. Le confort est à l'avenant. Les spectateurs regardent le film installés sur des bancs, des chaises, des fauteuils mais également attablés autour d’un verre ou encore debout. Les projecteurs sont simplement posés sur une table haute au fond ou au centre de la salle mais pour éviter les incendies dus à l’inflammabilité des films, les salles doivent s’équiper rapidement de cabines isolées.

C’est dans les années 1920 que l’on voit apparaître les premiers grands temples du cinéma comme le Lutetia Palace, le Marivaux ou encore l’Agora Palace, qui sera l’un des plus grand cinéma de la capitale avant d’être détruit par un incendie en 1959.

 

L’AGE D’OR DES CINEMAS

 

L’entre-deux guerre marque également le passage du muet au parlant Les salles se transforment en libérant l’espace auparavant occupé par l’orchestre et des dizaines de musiciens qui se retrouvent au chômage. L’acoustique des salles devient l’objet de toutes les attentions. Avec le néon dans les années 30, tout est mis en Å“uvre pour accrocher le regard des passants par le biais d’enseignes lumineuses géantes.

 

Les années 1930 voient naître le style moderniste. Les nouvelles salles de cinéma sont alors marquées par une nouvelle tendance à la sobriété. Inauguré le 27 octobre 1932, soit dix ans jour pour jour après l’ouverture de l’Agora Palace, le Métropole détrône celui-ci et devient le plus grand cinéma de la capitale avec une capacité d’accueil de 3.000 spectateurs.


L’année suivante, le 6 juillet 1933, l’ElDorado ouvre ses portes place De Brouckere. Aménagé à l’emplacement de l’ancien Cinéma des Princes, lui-même ex-Cinéma Américain, le cinéma fait aujourd’hui partie intégrante du complexe UGC De Brouckere.

 

Bruxelles compte 115 salles à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Le déclenchement des hostilités et son cortège de privations vont toucher les cinémas de plein fouet. Les occupants allemands interdisent la projection de films anglais et américains. De nombreuses salles sont contraintes de projeter des films en langue allemande.

Lors de la libération de la capitale en 1944, la population afflue en masse au cinéma et les films jusqu’ici cachés et censurés sont diffusés. De nombreuses salles changent de nom afin de célébrer les vainqueurs (Churchill, Roosevelt, Monty...) ou tout simplement pour se moderniser (Roxy, Star, Dixy...)

 

En 1953, l’Actual modifie son nom et devient l’Avenue. On aménage au même endroit une deuxième salle, le Studio. Ces deux salles forment conjointement le premier duplex du monde. En 1956 une troisième salle est construite et donne ainsi naissance au Club.

 

L’ESSOUFLEMENT

 

A partir de 1958 le nombre de spectateurs commence à chuter sensiblement. La cause en est l’apparition de l’automobile qui permet au bruxellois de quitter la ville le temps d’un week-end. A cette même époque la télévision entre dans le foyer des belges ett concurencera fortement le cinéma. Face au succès foudroyant du petit écran, les exploitants des salles réagissent en spécialisant leur offre. C’est l’époque des cinémas « western Â» et des cinémas dédiés aux dessins animés.

 

C’est avec les deux Colisée de la rue du Pont-Neuf que commence en 1962 la politique de morcellement des salles.  Les grands cinémas jugés trop vaste et peu rentables sont divisés en différentes petites salles. Le mouvement sera suivi par de nombreux exploitants de cinémas de quartier.

Malgré tous ces efforts, les années 1970 sonnent la disparition de nombreuses salles.

 

L’INEXORABLE DECLIN

 

Le mouvement de fermeture des salles se poursuit inexorablement pendant les années 1980. Un nouveau complexe qui va radicalement transformer le paysage cinématographique bruxellois voit le jour le 28 septembre 1988 : Kinepolis. Son succès est fulgurant et ses huit salles des débuts sont rapidement multipliées par trois.

 

Les années 1990 sont celles des débuts du home cinema avec la vidéo et, plus tard, le DVD. En 1991, le Caméo ferme son rideau définitivement pour devenir quelques années plus tard un espace de jeux. Le Métropole en fait autant après 60 ans d’activité. L’espace est aujourd’hui occupé par le magasin Zara, rue Neuve. Le Marivaux ferme également ses portes en 1992. Seuls quelques cinémas survivent à cette nouvelle hécatombe, tel l’UGC De Brouckere qui, après un an de travaux, rouvre ses portes en 1992.

 

Heureusement, la Région bruxelloise prend enfin conscience de la réalité et entreprend une série de mesures afin de préserver les salles. 

 

Aujourd'hui, après la généralisation du DVD, du Home Cinema et d'Internet, le parc des salles bruxelloises est concentré en onze cinémas, tous circuits confondus. Les groupes UGC et Kinepolis captent plus de 80% des spectateurs.

Malgré la baisse constante de la fréquentation, plusieurs nouvelles salles sont en projet, comme par exemple l'ancien cinéma Pathé Palace qui devrait rouvrir ses portes en 2015.

 

Face à ce constat, on peut se demander si les salles de cinémas ne sont pas vouées à disparaître? Ne s'agit-il pas d'un combat perdu d'avance ?

 

 

Envie de connaître les réponses à ces questions? Découvrez l'avis des experts et des exploitants de salles dans la médiathèque.

Envie d'en savoir plus sur l'historique des salles ?

 

Cliquez sur l'icône ci-dessous et écoutez l'entretien de Thierry Vandersanden, premier attaché pour la promotion cinématographique de la Fédération Wallonie Bruxelles.

Envie de découvrir l'emplacement exact des cinémas bruxellois disparus ? 

 

Cliquez sur la carte ci-contre, réalisée par l'asbl 7art là.

Envie de connaître l'évolution chiffrée des salles de cinémas belges ?

 

Cliquez sur le graphique ci-contre, réalisé sur base des chiffres de l'INS.

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